top of page

À propos d'Ouroboros

463c1405-c474-4e0e-b892-ed930a8f3262_edi

Il n’est de la compréhension un moment de la pensée, mais un état où celle-ci se retourne sur elle-même, se réfléchissant dans son propre mouvement. Ouroboros figure ce processus : la boucle où le constat et la contemplation se trouvent confus, où le savoir se consume dans le même geste qui le régénère. Comprendre, en ce sens, n’est jamais l’acquisition d’un sens, mais sa suspension. Ces fragments suspendus de signification se matérialisent parfois sous la forme des arts. En eux, la pensée prend corps sans se figer ; l’invisible traverse la matière juste assez longtemps pour y laisser une trace. L’art est ce moment où l’esprit consent, fugitivement, à paraître, où l’intuition se cristallise en une image avant de se dissoudre à nouveau dans le vide. Il constitue la forme supérieure de l’expression spirituelle, car il unit en un seul instant la révélation et le retrait, le corps fini de l’énergie infinie. En contemplant ces fragments, nous ne cherchons pas une explication, mais une résonance, la reconnaissance du rythme qui anime à la fois la projection ainsi que celui qui la perçoit.

 

Ouroboros se déploie comme une praxis du regard et de l’esprit. Ce n’est pas une doctrine à assimiler, mais une discipline intérieure, un exercice d’attention et d’introspection mené à travers des exemples. Sur ce site, comme dans les articles qui l’accompagnent, s’agrègent des images, des fragments, des notations : autant de signes disposés non pour expliquer, mais pour engendrer la pensée. Ces réflexions fonctionnent comme des invitations, des constellations de signes à travers lesquelles le lecteur peut s’exercer à percevoir, à affiner cette intuition première qui précède le jugement. Il ne s’agit pas ici de reconduire la rigueur des systèmes analytiques ni l’autorité de la critique instituée mais plutôt d'en offrir une autre voie, oblique, instinctive. L’investigation procède ici non par enchaînement logique, mais par propagation : un mouvement de correspondances et d’échos où la pensée se laisse traverser par l’œuvre plutôt qu’elle ne la domine. Il ne s’agit pas d’en épuiser le sens, mais d’effleurer son courant d’énergie primordiale, cet instant de tension entre apparition et disparition où la forme s’engendre pour mieux s’abolir.

 

Ouroboros s’offre comme un champ d’expérience pour les esprits curieux, à ceux qui pressentent que la pensée n’est pas une accumulation de savoirs, mais une pratique, ascèse où le regard se forme, se défait, puis se reforme dans l’épreuve du sensible. Ici, la perception devient un acte en soi, un exercice de présence au monde. Cet espace n’appartient à aucune école, à aucun dogme ; il demeure ouvert à quiconque choisit d’observer sans vouloir posséder, de questionner sans chercher à conclure, de sentir avant de comprendre. Chaque fragment, chaque image, agit comme un seuil où le sens se met en mouvement, non pour être déchiffré, mais pour être éprouvé. Chacune de ces réflexions n’instruit rien : elle cherche à réveiller cette intelligence intuitive qui gît en sommeil, cette clarté première que le langage et la raison dissimulent sous leurs propres reflets.

 

Entrer dans Ouroboros, c’est se laisser prendre dans la réversibilité du sens, marcher sur le cercle où le voir devient savoir, et où

le savoir, à son tour, redevient émerveillement.

C’est discerner la trame invisible qui

persiste sous le flux, et reconnaître

qu’en toute dissolution commence

déjà une nouvelle

création...

5e45d198-c475-46c8-acf7-1213c8a05ce0_edi
d789291b-c875-458a-895b-7a68f37c8bcf-min.png
1cbdbbe649b54696cdb177d27b7f38e2_édité.
bottom of page